Histoire 2 : le jour où Allah a réuni nos coeurs, à nouveau

Rédigé le 19/08/2024
Layal


Extrait de notre de livre "Les lettres de Layal 2", disponible sur notre site en cliquant ici

2016, Assia.
Il y a un peu plus de 6 ans, dans ma famille régnait une forme de stabilité à tous les niveaux, on vivait la joie d’une famille réunie avec ses hauts et ses bas, ses rires et ses pleurs, mais on vivait ensemble et tout se passait très bien jusque là. Puis en parlant de bas, notre épreuve a commencé en tant que famille le jour où certaines disputes familiales ont dépassé les simples mauvaises phases et sont devenues les causes de notre déchirement.
Tout a basculé dans notre vie en passant d’une maison pleine de voix, pleine de rires, à une maison chagrinée par l’absence de l’un des nôtres. Comme si on n’avait pas assez remercié Allah pour ce bienfait ou assez bien estimé la valeur d’une maison réchauffée par les rires et la satisfaction des siens.
Ma douleur était donc née après une dispute parentale, où j’ai vu mon frère quitter la maison pour ne plus vouloir y retourner.
Une douleur consumait notre intérieur en tant que famille parce qu’on se disait qu’au milieu de chaque réunion il y a un être qui manque. On se rappelait combien de fois on a vu et lu que la colère des uns et des autres pouvait détruire des années de bienveillance. Mais s’il y a bien une chose que je réalisais en cachette c’est de me détourner de cette ambiance, cette vie qui me donnait l’impression d’accepter que ceci ne changera jamais. Alors je lui faisais mes propres rappels ou on peut dire qu’il s’agissait d’une sorte de paranoïa où je me parlais. Je me parlais en me disant : Ils disent que c’est impossible qu’il revienne, que mes parents l’acceptent de nouveau, et moi je dis que «si j’invoque que les liens se connectent de nouveau c’est que je demande une situation très aimée par Allah, alors pourquoi ce serait impossible? c’est possible! et Allah écoute et exauce».
Les mois sont passés et comme j’étais élevée au maintien des liens de famille, je lui rendais visite en lui disant que tôt ou tard tu reviendras, ils t’accepteront malgré la douleur et les mots, et il en était content et dans un espoir qui me donnait l’impression d’avoir des signes d’Allah.
Alors j’ai continué à lui rendre visite, comme j’ai continué à voir ma mère pleurer à chaque joie, à chaque passage d’un enfant devant elle, à chaque fois qu’elle se rappelait, des mois après, de cette douleur d’absence de son enfant. J’ai donc continué à voir le positif, cet espoir qui me motivait, et j’ai continué à voir le négatif, cette douleur qui éternisait mon attente...

Puis le Ramadan finit par arriver avec tout ce qu’il comprend comme moments précieux pour invoquer et demander à Allah jour et nuit. Juste avant ce mois je me sentais (comme certainement beaucoup de personnes qui me lisent) entre espoir et chagrin, mais quand le Ramadan a toqué à ma porte de nouveau, la lueur d’espoir s’allumait beaucoup plus fort que celle du chagrin.
Durant tout le Ramadan je n’ai pas cessé de demander à Allah de réaliser ce que nos coeurs espèrent depuis maintenant des mois. Je lui demandais d’adoucir les coeurs, rapprocher les points de vue et combler ma mère de joie de nouveau. et Allah sait comme j’aime sourate al qassas (le récit), ce passage où Allah dit {Ainsi Nous le rendîmes à sa mère, afin que son oeil se réjouisse, qu’elle ne s’affligeât pas et qu’elle sût que la promesse d’Allah est vraie. Mais la plupart d’entre eux ne savent pas.—}28:13.
Vous voyez comme un verset peut parfaitement corresponde à une situation, à ma situation ?
J’ai invoqué sans cesse, comme tous ceux qui patientent mais gardent cette confiance absolue, Lui disant que c’est un mois de Miséricorde, que La Sienne est au dessus de toute miséricorde. Que Sa puissance est infinie et que lorsqu’Il décide une chose, rien ne peut nous la refuser.
Parfois, je voyais des rappels montrant comment invoquer de la plus belle parfaite des manières. Je voyais que l’aumône était une cause pour éteindre la colère d’Allah... bref, je voyais énormément de signes qui m’aidaient à compléter mes invocations par des actes concrets, puisque c’est bien ça le tawakul n’est-ce pas ? invoquer et oeuvrer !
Le Ramadan étant fini, mon coeur était dans l’attente mais une belle attente car je voyais les signes d’une délivrance et un retour à la normale, le jour où j’ai entendu des conversations sincères chez moi, comme si tous nos coeurs venaient finalement à se réunir autour d’un seul souhait, dépasser les colères et se pardonner mutuellement pour qu’Allah nous accepte de nouveau, ensemble.
Puis, je ne saurais vous dire par quels moyens ça s’est produit, un soir du mois de Shawwal (mois après le Ramadan), l’image encore devant moi dans mon esprit et mon coeur, la porte entrouverte, mon frère a poussé la porte entrant dans le salon, se dirigeant directement vers ses parents leur demandant pardon pour les mots et le geste. J’ai donc vu les pleurs de colère, de chagrin, mais surtout celles de la joie de se retrouver.

Les larmes qui nettoient le visage et le coeur. J’ai vu ma mère revivre et mon père s’adoucir comme si rien ne s’était jamais passé, supprimant ainsi toute fierté et toute trace de rancune. Exactement ce que je demandais, voire mieux et bien plus. Le secret ? sans aucun doute la volonté d’Allah qui a exaucé mes invocations, à un temps bien précis. Et quand je fais la somme de tout ce qui s’est produit comme signes et évènements, je vois à quel point Allah peut décider d’exaucer une invocation et ainsi préparer tout le terrain pour son arrivée.
Mon histoire est un peu longue et j’en suis désolé mais j’en ai retenu ce qui m’a changé pour toujours: on peut te dire des tonnes de choses, comme étant impossibles et tu peux voir des coeurs fermés et très hostiles à une idée, et tu peux parfois te sentir impuissant et sans aucun moyen de réparer ce qui se passe devant toi, à ce moment là souviens-toi qu’il te reste tout puisqu’il te reste l’invocation. Ce que tu ne peux pas changer avec tes mains tu le changeras grâce à Allah, par des invocations sincères et régulières, ornées par une confiance absolue. Même si des fois je doutais car j’ai mes failles, mais ces failles ont été corrigées au fur et à mesure que je lisais les merveilles qu’Allah a réalisé pour ses serviteurs, et il y en a une multitude dans le Coran, et dans votre propre vie.